Chers collègues, chers amis,

Au moment où je rédige les quelques lignes de cet édito avant sa mise sous presse, l’année 2022 vient de se terminer, nous pouvons dire qu’elle ne nous aura pas épargnés de bouleversements majeurs : désastres écologiques, dérèglements climatiques, poursuite de la crise sanitaire (Covid, grippe aviaire…), propagation d’autres saletés (variole du singe…) et la guerre aux portes de l’Europe. Derrière ces fléaux, un même dénominateur commun : des drames humains qui bousculent notre quotidien et nos consciences. Je n’oublie pas bien sûr, la misère sociale et humaine qui pousse des millions d’enfants, de femmes et d’hommes à fuir leur pays, au prix fort, et quelques fois au prix de leur vie, « parce que chez moi y a rien » chante Cabrel.

Et l’Europe, sur le sujet, se chamaille, se divise, ses gouvernements se lancent des invectives, la concorde explose. « Le monde est fou ! » s’interloque Jacques Higelin.

Face à tout cela, la tendance générale est à la sinistrose, la crise économique s’installe, avec une inflation qui s’approche des deux chiffres, une pénurie de tout qui ne mène à rien, et ce froid qui nous oblige maintenant, à chaud, à gérer la rareté énergétique et à nous astreindre à ce nouveau réflexe de « sobriété énergétique ». « Le monde est flou » insiste Jacques Higelin.

Pour autant, malgré tous ces nuages annonciateurs d’affolement collectif et d’angoisses partagées d’une société sans boussole, je crois que chacun, de sa place, peut prendre sa part pour ne pas s’engouffrer de manière « panurgienne » dans un « désenchantement du monde » qui nous guette.

C’est ce que nous faisons à l’ACPNSI. Nous agissons, encore et toujours, avec ferveur, car nous savons qu’après l’orage vient l’arc en ciel, nous savons, et je le martèle, « qu’il ne faut pas décrire le laid quand le beau n’est pas encore épuisé ». Alors je crois qu’il nous faut agir, qu’il nous faut réagir, qu’il nous faut lutter, pour combattre cette évidence de façade, qu’il nous faut renoncer à ces ambiances négatives de notre temps.

Je crois que rien n’est perdu et que tout est à faire, et, à l’instar de Charles de Gaulle, qu’ « Il n’y a qu’une fatalité, celle des peuples qui n’ont plus assez de forces pour se tenir debout et qui se couchent pour mourir ».

Je crois qu’il nous faut cultiver l’optimisme, non pas celui béat et naïf des disciples de la méthode Coué, mais celui de « l’optimisme de raison » qui pousse, invite, contraint au refus de la déception, de la désillusion, du désabusement et de la renonciation. Un optimisme qui conduit à l’action, à la conviction du faire, à l’engagement. Jusqu’à la responsabilité !

Je crois, mes chers collègues, mes chers amis, que ce soir, mon inspiration, mon émotion, ne me conduisent pas à vous parler de la police, mais à vous parler de vous, de nous, les mots dans les yeux.
Je crois, mes chers collègues, que le bonheur n’est pas dans le pré, mais tout près, et que nous avons le devoir d’aller le chercher, de le capter, de l’apprivoiser, pour ensuite le partager, le faire se diffuser, se propager, par rayonnement, absolument, par capillarité, par ruissellement, certainement !

Alors, mes chers collègues, mes chers amis, fort de tout cela, à vous tous, en mon nom et en celui de tout le conseil d’administration de l’ACPNSI, je vous souhaite, pour 2023, d’être vous, d’être bien chez vous, bien dans vos âmes et bien dans vos corps, bien dans votre métier.

Pour 2023, à chacun de vous, je vous offre cette belle philosophie d’André Gide : si tu veux ton bonheur, « sache te dire sans cesse : il ne tient qu’à moi ! » Ludovic ARMOËT